COMBAT CONTRE L\' HYPERPHAGIE COMPULSIVE

Les rituels alimentaires et non alimentaires

Rappel :

 

Certain(e)s vont peut être mal le prendre mais je suis obligée de refaire le point. Que ce soit en messagerie ou par les demandes de personnes que je rencontre, il est important de distinguer si oui ou non on peut être atteint de TCA. Bien entendu le mieux à faire est de consulter son médecin traitant car lui seul pourra déterminer le protocole à mettre en place selon votre situation. Etant donné que je ne suis pas médecin, je ne peux pas vous dire si oui ou non vous êtes atteint de TCA. Je peux juste affirmer que certains agissements s'apparentent à un TCA mais en aucun cas le confirmer car c'est le rôle du médecin traitant voire du médecin spécialiste si vous avez été orienté(e). Moi-même j'ai eu la confirmation que ce mal, dont je souffrais, découlait d'un TCA et que l'hyperphagie est une maladie : c'est comme si je venais de recevoir un coup de massue.

 

Ca m'énerve tellement quand j'ai des personnes qui me disent que parce qu'elles ont mangé une barre de chocolat, elles font de la boulimie voire de l'hyperphagie.

 

NON !!!!!!!

 

Je le dis et je le répète à tous :

 

- le TCA que ce soit anorexie, boulimie ou hyperphagie ne s'arrête pas à manger ou ne plus manger ;

 

- La cause du TCA est, essentiellement, l'obsession de maigrir par tous les moyens qui induit, par conséquence, un trouble du comportement non alimentaire. Les deux nous empoisonnent la vie.

 

Je tiens à le rappeler car çà m'énerve de trop les gens qui pensent avoir un TCA alors qu'elles ne font que d'assouvir une envie d'aliments gras ou sucrés. Ce n'est pas parce qu'on a envie d'une barre de chocolat qu'on est forcément atteint de TCA. Et ce n'est pas non plus parce qu'on a pris 2kg et voire même 5.

 

Je ne vais pas retracer tous les domaines qui découlent du TCA car aujourd'hui ce sont les rituels alimentaires et non alimentaires qui seront abordés. Concernant les autres sujets je vous invite à lire les articles sur les émotions, les schémas cognitifs (et autres articles) qui montrent que la maladie ne concerne pas que la notion alimentaire. Alors çà m'énerve qu'on s'autoproclame avoir un TCA alors qu'on assouvit une envie de personne normale. Car nous, les personnes réellement malades, on aimerait tant sortir de ce cercle infernal qui, ne consiste pas du tout, à assouvir qu'une simple envie d'aliments interdits (aliments gras et sucrés). Ce serait trop simple ! Alors SVP allez voir votre médecin traitant si réellement vous vous sentez concerner par LA maladie. Merci de votre compréhension.

 

Le grignotage est caractérisé par la consommation répétitive sur un mode fragmenté, sans faim ni envie, de petites quantités de nourriture souvent agréable et à caractère consolant (sucreries, chips…). Relativement fréquente et souvent banale, cette conduite ne devient pathologique que lorsqu'elle tend à se substituer à un mode normal  d'alimentation et qu'elle se développe comme une réponse comportementale stéréotypée à des situations anxiogènes et stressantes, mais aussi, à l'isolement et à l'ennui.

 

Le grignotage se rapproche alors de certains accès impulsifs de sur-alimentation ou compulsions alimentaires (binge eating des Anglo-saxons), réalisant l'ingestion, de façon brutale et impulsive, en réponse à une envie irrépressible, d'aliments sources de plaisir.

 

La crise boulimique ou hyperphagique peut poser un problème de diagnostic avec des compulsions alimentaires isolées ou de survenue épisodique sur un mode de réponse quasi physiologique à une restriction cognitive permanente. Par rapport aux compulsions alimentaires, la boulimie/hyperphagie se caractérise à la fois par l'intensité des crises, leur répétition et le caractère souvent chronique du trouble une fois installé. L'excès boulimique/hyperphagique réalise en règle l'absorption, sur une période de temps limité, d'une quantité de nourriture bien supérieur à la normale, et se déroule sans faim, ni appétit, ni plaisir (sauf si crise de réconfort mais celui-ci reste très momentané), sur un mode irrépressible, la résolution de la crise étant souvent ponctuée par des vomissements (pour les boulimiques) provoqués et tout l'accès s'inscrivant sous le signe d'une totale et angoissante perte de contrôle sur le comportement alimentaire. La fréquence et le rythme des accès sont variables d'une personne à l'autre dans la maladie boulimique et hyperphagique. Généralement il est estimé que si une personne fait au moins 2 crises hebdomadaires pendant 3 mois, il est fort probable que ce soit de la boulimie ou de l'hyperphagie. Les excès s'accompagnent toujours d'une influence excessive de l'estime de soi par le poids et la morphologie corporelle ainsi que de comportements inappropriés de techniques de prévention de prise de poids analogues à celles rencontrées dans l'anorexie mentale.

 

Les perturbations des conduites alimentaires deviennent de la toxicomanie, par ingestion orale, que lorsqu'elles se substituent purement et simplement à une alimentation normale et équilibrée.

Un état dépressif et névrotique apparaît avec des :

 

- conduites phobiques d'évitement d'une catégorie alimentaire précise dont l'ingestion fortuite ou imposée peut entraîner de violentes crises d'angoisse avec parfois des vomissements pour les boulimiques ;

 

- conduites obsessionnelles, caractérisées par des rituels alimentaires et diététiques, l'établissement de bilans caloriques précis et parfois l'imposition à tout l'entourage de régimes ;

 

- conduites hystériques, avec recherche narcissique d'une minceur attirante.

 

Les rituels alimentaires sont des conduites obsessionnelles qui font que les agissements non alimentaires finissent eux aussi par le devenir à leur tour. Rappelons que les stress et émotions sont l'essence même du TCA. Une série de pensées automatiques se nourrissent de crises pour entretenir ces rituels relatifs à ce comportement addictif.

 

Le but principal est de maigrir. Pour ce faire, s'installe un premier rituel alimentaire qui vise à repérer, calculer les calories, peser les aliments et ingérer que ces aliments peu caloriques. Le plaisir gustatif finit par être mis de côté au profit d'un plaisir qu'on se crée sur ces aliments qui deviennent les meilleurs amis car ils vont nous faire maigrir. Il s'agit donc d'installer un protocole alimentaire intempestif. Pour se rassurer et pour entretenir cette rigueur (due à l'apparition de l'hyper-contrôle sur le poids, l'image qu'on veut avoir…) on met en place une stratégie d'organisation des repas. Ceux-ci généralement finissent par être composés de toujours les même aliments aussi peu caloriques soient-ils puis le contrôle exige qu'ils soient pris toujours au même moment. Souvent on associe les repas avec la télévision. Personnellement le repas commence avec mon programme TV choisi pour me détendre et peut se finir à la fin de l'émission. Sans intérêt pour le plaisir gustatif puisque la recherche ici se situe au niveau perte de poids. C'est la TV qui me donne ce plaisir plutôt que le manger qui ne sert qu'à se remplir parce qu'on est obligé de le faire. Bien sûr çà n'empêche pas d'utiliser toutes les ruses sur des tonnes d'épices qui, elles, sont aussi les meilleures amies pour donner un peu de goût face à ces aliments souvent cuits à l'eau ou vapeur.

 

C'est cette routine qui finit par déraper en rituel de crises. Elles découlent de toute cette restriction alimentaire cumulée sur plusieurs jours, semaines voire mois. Il s'agit du même fonctionnement car à contrario ce sont les aliments interdits qui sont les meilleurs amis (sauf pour les personnes qui font des crises avec des aliments comme la farine par exemple). Personnellement toujours pareil, devant la TV. Mais là on peut distinguer 2 rituels alimentaires :

 

-         le rituel compulsif : c'est la crise incontrôlable pour assouvir une peur, un stress, besoin de se calmer …

 

-         le rituel plaisir : on a décidé de faire une crise par réconfort par exemple, c'est la crise programmée, oui, çà existe !

 

Avant de me faire soigner, j'en étais arrivée à ne faire que des repas de rituels soit compulsif soit plaisir. Ceux-ci n'étaient que des repas de crises je n'avais plus de repas hors crises. Etant hyperphagique et le nombre de calories ingérées forcément le poids s'alourdit de plus en plus tous les jours, semaines et mois jusqu'à l'alerte médicale.

 

Certaines personnes ont d'autres formes de rituels hormis l'obsession de peser les aliments et calculer les calories. Ce peut être : manger des aliments de la même couleur car on a entendu ou lu qu'ils faisaient maigrir etc… Vous pouvez agrémenter, si vous le souhaitez, la rubrique commentaires afin de nous faire partager vos rituels alimentaires.

 

Ce comportement alimentaire exigeant aboutit à des rituels non alimentaires qui en sont la conséquence. Ce peut être l'apparition de phobies. Ca devient compliquer voire impossible de manger devant les autres, ou de manger hors de chez soi. Le cerveau se fie à des automatismes qui permettent de le mettre en veille succincte car toujours les mêmes faits et gestes. Cependant ne pas assouvir correctement le ou les rituels est source de stress voire d'hystérie (je l'ai vécue). Ce peut être aussi l'apparition de troubles panique voire de tocs. Le tout pour se rassurer.

 

Et puis bien sûr l'entretien de ces rituels peut aboutir à un isolement total ce qui signifie rupture de toute vie sociale ce qui ne peut qu'entretenir la dépression. Bien sûr cela n'oublie en rien les suites de crises, culpabilité etc… jusqu'à ce que ce soit la maladie qui finisse par nous contrôler. Les envies de loisirs ou autre sont remplacés par une succession de rituels plus parfait les uns que les autres et de plus en plus exigeants (exemple du rituel d'hyperactivité physique après chaque repas ou crises ou encore l'utilisation systématique de laxatifs). Ce cercle vicieux nous absorbe toute l'énergie car il devient automatique et même chronique.

 

Les rituels sont une grande souffrance car ce sont eux qui finissent par nous bouffer et nous détruire.

 

Impossible de gérer cette situation qui nous échappe, il faut une prise en charge médicale spécialisée. Ceci dit çà n'empêche pas de se réveiller un beau matin et de décider de guérir. J'ai entendu parler de quelques personnes qui s'en sont sorties seules sans aide médicale. J'aimerais lire leur vécu surtout au niveau du nombre d'années à avoir subi la maladie.

 

De mon côté, impossible de s'en sortir seule car il faut déjà prendre conscience que c'est une maladie et ensuite petit à petit essayer de casser les rituels. A ce jour, j'ai toujours mon rituel du soir qui consiste à toujours manger la même chose pour me rassurer. Je sais qu'en mangeant ainsi et faisant le sport je ne grossirais pas le lendemain. Ca met mon cerveau en veille. Je n'arrive pas encore à m'ôter de la tête les idées fausses liées aux aliments interdits mangés modérément le soir sans avoir à faire 2h de sport pour éliminer les calories. Ceci dit quand je suis obligée de manger en dehors de chez moi (rarement) le soir, j'essaye de m'obliger à dédramatiser, à faire et à penser à autre chose sans avoir à pratiquer de sport. Je peux avoir besoin d'une ou plusieurs journée(s) de réflexion autour des mêmes questions : peser le pour et le contre de ne pas faire de sport après un simple et ridicule aliment interdit à manger le soir. Tout çà parce qu'il me stresse et j'ai la peur panique de grossir et que çà me mène droit à la rechute. C'est sans arrêt comme çà et si on s'écoute ce serait en permanence !

 

J'espère donc que çà pourra éclairer les personnes pensant qu'elles ont un TCA en mangeant un aliment interdit par envie. Car j'espère vous avoir fait comprendre que la maladie est plus complexe que d'assouvir cette envie même si elle est fréquente ce n'est donc pas forcément un TCA.

 

Le TCA est une prison laissant place à une ou des suites de rituels obsessionnels addictifs. Il n'y a plus de place pour le reste. On ne vit pas on essaye de survivre si on en a encore la force (car toute notre énergie en est monopolisée) et le courage sinon on se laisse piéger par les idées noires et c'est bel et bien un suicide inconscient mais qui peut s'avérer devenir vite réaliste.

 

Source

Wikipédia : boulimie diagnostic, névrose



12/11/2011
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