COMBAT CONTRE L\' HYPERPHAGIE COMPULSIVE

L'ennui

L'ennui se traduit en une lassitude d'esprit pouvant engendrer une dépression causée par une occupation ou un contexte dépourvu(e) :

 

-         d'intérêt c'est-à-dire monotone

-         déplaisant

-         trop prolongé.

 

Cette lassitude se transforme en lassitude morale qui fait qu'on ne prend plaisir à rien et qu'on n'en comprend même pas l'intérêt. Le cas échéant, il peut signifier le dégoût de la vie.

 

Généralement, les crises commencent pour contrer l'ennui. On mange souvent quand on s'ennuie ; la TV n'arrangeant rien. Alors celles-ci peuvent commencer très jeune. Je sais que mon obésité infantile était en partie due à cause de l'ennui bien que ce ne soit pas le seul motif. Il faut dire que quand vous n'avez pas de voiture pour sortir, en pleine campagne, votre amie ne va pas être en permanence avec vous pour jouer. On s'ennuie, à mourir, au point de dévaster le frigo et quand il n'y a rien à faire les journées n'en finissent plus. Plus de dynamisme pour bouger, sortir, il y a la TV, çà suffit. Et on grossit. Plus on grossit moins on veut sortir de ce cercle vicieux qui s'installe petit à petit.

 

Disons que l'on va reprendre les choses du début. Je me souviens très bien passer des heures entières dans ma chambre sans sortir par ennui. Tout est paradoxal car je dirais que l'ennui n'est que la conséquence de l'environnement dans lequel je vivais. L'ennui n'est donc pas le problème majeur, c'est plutôt le stress et le contexte familial qui m'ont généré l'ennui. Car chez moi, je le définirais en tant que lassitude morale causée par une dépression latente.

Disons que cette fatigue morale ne me donnait pas du tout de force pour pouvoir avoir une activité ou un centre d'intérêt qui contrerait l'ennui.

 

A l'âge adulte, j'en suis toujours au même point.

Puis l'ennui attise l'ennui et c'est avec beaucoup de stratégie que je refuse des invitations (ou autre) car je suis découragée, démoralisée. Je veux rester seule après tout. Disons qu'à chaque fois que je suis allée à un dîner de famille, ce sont les histoires familiales qui font surface. Ca m'énerve, je préfère donc rester chez moi.

Bien sûr, depuis petite je supporte ce stress ambiant dans les cris avec des insultes. Le fait de se cloîtrer dans le calme avec la bouffe, çà me rassure. Et les journées sont longues : je m'ennuie donc je mange.

 

Chez moi, l'ennui est synonyme de dépression. Cela fait des années que je lutte contre celle-ci mais qu'est ce que vous voulez, je ne peux pas guérir du jour au lendemain d'années de dépression. Seulement je peux vous dire que tous les médicaments anti-dépresseurs ne servent à rien. Ils ne font que masquer la maladie et ne font effet que temporairement. Pour s'en débarrasser, c'est très compliqué et je ne vous raconte pas les maux de tête.

 

L'ennui se traduit aussi pour le désintérêt aux choses ou aux activités que j'adore en temps normal. Je n'en ai plus envie. Je n'ai envie de rien faire donc forcément que je m'ennuie. Ennui et motivation ne font pas bon ménage. Dès que je prends le courage à deux mains pour faire un loisir que je n'ai pas fait depuis des mois, je me sens tellement bien que je ne pense pas du tout à manger. Je n'ai pas faim quand je suis intéressée par une occupation. C'est magique !! Mais quand il faut la planifier pour une autre fois, je ne suis plus motivée. C'est très dur de se reprendre en main.

 

Pour contrer l'ennui, il faut être dynamique alors que moi je suis plutôt fatiguée mentalement mais aussi physiquement avec tous ces régimes yo-yo avec des pertes et des reprises de poids hallucinantes. Le corps ne peut pas encaisser et supporter tout ce qu'on lui fait subir.

 

Quant à la thérapie, çà avance doucement mais j'attends toujours mon RDV pour une thérapie comportementale.

 

L'ennui peut devenir le pire ennemi et aller jusqu'à la tentative de suicide. Je me suis toujours dit que passer 40 ans je souhaitais partir car j'en avais assez de toutes ces conneries, de me battre pour rien. Pour moi, la vie c'est trop long. Je suis rongée par le stress, l'ennui, la maladie qui n'en finit plus.

 

La dernière fois chez le psy, je lui ai dit que j'en ai marre d'avoir le gosier toujours plein sans savourer les aliments, que j'en ai marre de ne pas savoir ce qu'était la satiété. La thérapie comportementale c'est bien mais çà va encore durer combien de temps tout çà ? Reprendre sa vie en main çà peut prendre encore des années et je ne sais pas si j'en aurais la force.

En plus, je n'ai toujours pas de nouvelles, et je ne sais pas si mon dossier sera accepté pour un RDV. Tout çà m'énerve.

 

Surtout que je dois attendre d'être traitée pour les TCA avant d'envisager une opération bypass. De toute manière même si je n'ai jamais été pour l'opération, j'ai tellement peur de maigrir pour regrossir (le double du poids perdu, sympa si on vient de perdre 50kg, je vous laisse faire l'addition !) que cette fois-ci, il me faut quelquechose qui me bloque de l'intérieur mécaniquement. Il ne peut s'agir que d'une opération et malheureusement je pense qu'il le faut. Mais c'est toujours pareil, c'est jamais définitif car avec le by-pass on peut regrossir car l'estomac peut s'agrandir en mangeant petit à petit des quantités plus volumineuses. Et aussi, on peut regrossir si les aliments gras passent. Rien n'est magique.

J'ai l'impression d'être une condamnée à mort (la maladie est ancrée dans mes gênes) mais qui est innocente (car je n'ai rien demandé) et dont la remise de peine a été accordée (l'opération) mais le casier judiciaire restera rempli jusqu'à ma mort (la guérison n'est jamais totale).

 

Autant je peux être très dynamique et me donner à fond par exemple pour le sport. Sinon l'ennui me pourrit. En plus, je suis très en colère car l'association avec laquelle je fais l'aquagym (réservée aux personnes en surpoids) change son règlement intérieur qui ne me convient pas du tout. Alors il va falloir que je m'organise autrement pour aller voir ailleurs mais je vais avoir du trajet supplémentaire alors que j'ai déjà 3H de trajet par jour. Ce sont les ennuis, euh, disons : les soucis qui vont commencer. Et du stress supplémentaire.

 

De toute manière le problème est que je fais tout ou rien. Rien = ennui, Tout = dynamisme mais je suis tout le temps fatiguée alors les périodes ou je fais tout sont rares. Quoique je vais physiquement un peu mieux depuis je suis appareillée pour l'apnée du sommeil. Ca soulage bien mais le problème et que je me réveille souvent la nuit soit le masque me gêne soit j'ai une fuite d'air qui me réveille ou le masque qui se décroche du harnais.

 

Sympa la vie, non ?



16/08/2010
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