COMBAT CONTRE L\' HYPERPHAGIE COMPULSIVE

Bilan de Santé 2010 : 7ème jour

Ce matin je n'ai rien de prévu sauf l'atelier diététique pour lequel j'ai insisté à participer. RDV 11h00 au bâtiment d'en face. Nous sommes 7 environ. La cuisinière nous explique comment cuisiner sans graisse avec l'aide de la diététicienne (différente de celle du service). Cela est interactif car nous sommes invités à proposer des trucs et astuces.

 

Je me suis chargée de la viande tout en étant un peu déstabilisée par le regard des autres. Pendant une heure, nous cuisinons tout en discutant. Puis nous laissons la cuisinière terminer afin de pouvoir exposer la différence entre les lipides, glucides, protides.

 

Ensuite elle nous demande avec des aliments en plastique d'établir un menu midi et soir conforme avec les lipides, glucides, protides de la journée. Ca a bien duré 1h00.

 

Puis c'est le repas : nous mangeons ce que nous avons cuisiné avec en dessert un gâteau au chocolat. La cuisinière et la diététicienne mangent avec nous. Nous nous servons seuls. Tout le monde a bien mangé et j'ai longtemps discuté avec la diététicienne sur les associations d'aliments qui permettent de ne pas manger tous les jours des poireaux à l'eau.

 

Je suis convaincue par cette diététicienne car elle explique bien et au lieu de vous dire qu'il ne faut pas manger çà ou çà, elle vous encourage plutôt à le manger mais à se modérer sur l'autre repas.

 

Je repars contente et bien repue d'un repas équilibrée. Retour dans le service à 15h00 environ.

 

La diététicienne du service est passée pour me proposer un programme alimentaire. Me donner un programme c'est très bien mais elle n'a toujours pas compris que je ne suis plus motivée même en insistant ! Il n'y a pas de surprises : c'est exactement le même programme que j'avais avant ma rechute donc sans grande surprise. Avec mes trous de mémoire, je lui demande de bien m'indiquer le tout sur feuille sinon j'oublie.

 

Ensuite, je suis allée prendre un RDV pour le mois de juillet pour faire un bilan alimentaire à savoir si j'ai réussi à suivre le programme.

 

En parallèle j'ai contacté plusieurs psychiatres parmi la liste que le médecin interne m'a faite parvenir pour savoir lesquels étaient spécialisés en TCA et surtout obtenir un RDV. Démarche très compliquée car la plupart sont psychiatres généralistes.

 

Seul le CHU Sainte Anne a un service personnalisé TCA mais il faut faire une lettre de motivation accompagnée du courrier de l'hôpital. En clair il faut prouver que tu es bien malade pour que tu sois contactée pour un RDV.

 

Je n'ai pas encore fait la lettre à ce jour mais je vais la faire. J'attends l'avis de mon psy généraliste à savoir si je dois indiquer que je suis déjà suivie ou pas. Car le service peut dire que si j'ai un psy pas la peine de me recevoir. C'est délicat alors je réfléchis encore à la lettre. Ensuite il y a 3 mois d'attente pour espérer un RDV. J'ai l'impression d'aller à un entretien d'embauche dont ma vie dépend !

 

Dans le courant de l'après-midi, justement je tombe sur un Monsieur qui a été opéré du by-pass il y a 5 ans. Tous les ans il vient dans le service pour un bilan de santé pendant une semaine. J'en profite pour le bombarder de questions.

Il m'explique qu'il a perdu une cinquantaine de kilos et qu'il avait diabète, cholestérol, apnée du sommeil, hypertension et compagnie.

 

Au début, tout va bien car vous perdez très vite beaucoup de poids en 1 an voire 2 ans. Puis, il me dit qu'il y a reprise du poids perdu de l'ordre de 20 à 25%. (exemple : 50 kg perdu X 25% = 12.50 kg repris). Donc il m'exprime sa déception par rapport à sa reprise de poids dont il n'arrive pas à se débarrasser.

Pourtant il me dit qu'il est actif, travaille.

Ensuite, je lui expose mon inquiétude face aux diarrhées qui sont récurrentes. Monsieur me répond que non, çà ne le concerne pas mais que la digestion reste difficile et très très longue.

Tous ses problèmes d'apnée et compagnie sont partis suite à la perte de poids. Il n'a pas eu besoin de chirurgie réparatrice car avec le sport, çà lui a suffit pour remettre tout en ordre.

Par contre, il a gardé les cartilages des genoux usés par l'obésité et doit se faire opérer car il a d'atroces douleurs.

 

Sinon tout va bien pour lui, il me dit revivre mais me dit également que quand tu te fais opérer, l'équipe médicale ne te dit pas tout. Notamment la reprise de poids qui est propre à chaque patient et le fait que tu dois prendre des vitamines à vie. Mais il reste très satisfait en général et ne le regrette pas.

 

Puis nous avons ri car il m'explique que l'entourage ne comprend pas la perte subite de poids : les gens s'imaginent que tu as le cancer ou le sida. C'est terrible quand même ! Mais il me dit n'avoir pas perdu ses amis, c'est le principal.

 

Elément important : il me dit qu'il n'a pas été opéré tout de suite. Après en avoir fait la demande, il a patienté 1 an voir 1 an et demi avant de bénéficier de l'opération. Il me dit qu'elle ne se fait pas tout de suite, mais bien après toute une série d'examens. Il me dit qu'à cette époque, comme aujourd'hui d'ailleurs, il n'y a pas assez de compte-rendu post-opératoires pour une efficacité complète de l'opération mais il est déçu que notamment la reprise de poids ne soit pas exposée au patient avant l'opération.

 

En revenant dans ma chambre, j'ai la visite du médecin interne. Je lui exprime ma colère face à la personne qui se goinfre de chips et de sodas dans le service car elle prend la place de quelqu'un d'autre qui veut vraiment s'en sortir. Elle me répond qu'elle sait exactement de qui je veux parler et qu'il ne faut pas faire attention à ce que les autres mangent dans leur chambre car c'est spécifique à cette personne. A moins d'être en phase terminale, je veux bien mais ce n'est pas son cas car elle a quitté le service le jour même.

Le médecin interne me dit qu'il ne faut pas regarder ce que les autres ont dans la chambre car c'est vraiment spécifique. J'ai cru un moment qu'elle pensait que j'étais jalouse que l'autre bouffait chips et sodas. Mais je m'en fous ! J'en ai même pas envie ! Ca n'a rien à voir avec çà ! Je ne suis pas convaincue de cette réponse.

 

Le magasin étant proche de l'hôpital, j'aurais pu moi aussi aller me goinfrer en cachette mais çà ne sert à rien alors que j'aurais pu le faire lorsque l'autre cinglé a failli me percuter avec sa voiture.

 

Et çà m'étonnerait que le service fasse un test de mal bouffe. Non, je ne suis pas du tout convaincue et je le dis.

 

Justement en parlant de test, le matin même, si on fonctionne sur ce raisonnement, on m'a fait avaler un sachet de sucre énorme à boire avec de l'eau pour mesurer la glycémie pendant 2h00 : apparemment c'est pour le diabète. Ca m'a donné envie de vomir toute la journée. Pourquoi alors, ne m'a-t-on pas apporté une tablette de chocolat ou autres si on raisonne ainsi.

 

Le soir, je prends ma table à roulettes avec mon plateau repas et je vais dîner chez la voisine. Elle souffre beaucoup car elle ne peut pas marcher avec ses jambes. Après avoir mangé, je vais chercher les voisines de chambres qui peuvent marcher afin de faire le tour du service. C'est en discutant que j'apprends que tout le monde a eu un refus suite à une demande d'opération. Maintenant je comprends car le Mr du matin m'a bien dit qu'il fallait attendre au moins 1 an avant que le service statue sur une future opération. Ca me rassure.

 

Je prépare ensuite mon sac en vue de mon départ le lendemain après-midi. La voisine vient me chercher pour discuter. Nous allons dans sa chambre car elle a la TV (vu qu'elle ne peut pas marcher). Nous avons regardé la fin de la Nouvelle Star et mes préférés sont Luce et François. Mais j'espère que ce soit Luce qui gagne : j'adore !

 

J'ai sommeil…



13/06/2010
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